Plus de doutes ! Nintendo réinvente la formule Zelda !
L’annonce du prochain The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom valide la nouvelle direction “DIY” (Do It Yourself) de la série, initiée par Tears of the Kingdom.
Les clés du Royaume d’Hyrule n’ont jamais autant été entre vos mains !
Il est rare de voir un éditeur prendre autant de risques avec l’une de ses franchises historiques.
Il faut dire que la série The Legend of Zelda a toujours été plutôt expérimentale, avec un Majora's Mask (N64) façon Jour de la Marmotte ; un Link conducteur de train dans Spirit Tracks (DS) ou capable de se transformer en peinture 2D dans A Link Between Worlds (3DS) ; voire un Four Swords (GBA) s’essayant au multijoueur.
Avec les Zelda, Nintendo semble déterminé à faire mentir l’expression : “on ne change pas une formule qui gagne” !
Mais la découverte de ce tout nouveau The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom lors du Nintendo Direct diffusé il y a quelques jours, m’a laissé bouche bée.
Pour commencer, ce dernier reprend à l'identique le character design et la direction artistique “choupinette” / Playmobil du remake Switch de The Legend of Zelda: Link's Awakening sorti il y a 5 ans (déjà 😱) ! Un choix qui ne plaira pas à tout le monde…
La seconde surprise fut bien entendu ce moment, tant attendu, où Link cède enfin le premier rôle à la Princesse Zelda, elle qui était jusque-là restée dans l’ombre, généralement en se sacrifiant pour sauver son royaume.
Un rôle de martyre qu’elle tenait avec un incontestable panache dans The Legend of Zelda: Breath of the Wild (BOTW) et Tears of the Kingdom (TOTK) par exemple. Deux titres marqués par son omniprésence dans la narration éclatée et en mode flashback, de ces aventures en monde ouvert…
Mais finalement ce n’est ni son look, ni sa nouvelle héroïne qui m’ont laissé pantois, mais la découverte que cet Echoes of Wisdom poursuivait la courageuse approche adoptée par TOTK et faisait lui aussi “all in” sur l’autonomie du joueur, pour reprendre l’intro de l’un de mes premiers articles (il y a presque un an maintenant !).
Oui, ce nouveau Zelda place à nouveau entre les mains des joueuses et des joueurs un outil jusque-là réservé aux développeurs !
The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom n’est pas une suite, c’est une révolution ! - PARTIE 1/2
Là où TOTK nous donne un pouvoir qui ressemble à s’y méprendre à un outil de développement (de debug) en nous permettant de traverser les plafonds, mais aussi la capacité de créer des machines et des armes comme si l’on designait nous-même le jeu, Echoes of Wisdom nous octroie le pouvoir de la duplication !
Comme un level designer lorsqu’il créé un niveau, on peut dupliquer à loisir les objets, pour ensuite les placer où l’on veut dans notre environnement !
Un pouvoir qui rappelle aussi un bug de TOTK qui avait fait les choux gras d’Internet à la sortie du jeu avec des articles comme “Zelda: Tears of the Kingdom’s duplication glitches break the game (in your favor)” ou une tonne de vidéos YouTube portant des titres tels que “MAX 999 of all items with EASY Duplication Glitch” !
Ce pouvoir de duplication n’est donc pas quelque chose que l’on s’attend à voir atterrir entre les mains des joueurs !
Pour reprendre les mots de Eiji Aonuma, le producteur de la série Zelda, Nintendo a souhaité “créer un nouveau gameplay qui brise les conventions de la série en vue de dessus”, de manière a concevoir “un jeu dans lequel l’expérience de chacun et chacune sera différente”.
Exactement comme Tears of the Kingdom donc !
En 2017, BOTW nous lâchait la main pour nous laisser explorer le monde à notre guise et à notre rythme; en 2023, TOTK ajoutait à cette liberté d’exploration, la liberté de création… Et dans un peu plus de trois mois, avec Echoes of Wisdom, Nintendo achèvera de déconstruire l’expérience Zelda pour la glisser entre nos mains fébriles, afin que nous puissions, toutes et tous, nous l’approprier pleinement.
Dans la bande-annonce introduisant ce nouveau Zelda, on découvre ce pouvoir de duplication inédit, qui vient tout simplement remplacer l’épée de Link. Avec l’aide d’une fée appelée Tri et d’un sceptre portant son nom, la Princesse Zelda s’avère capable de créer des copies des objets qu’elles croisent sur son chemin.
Elle peut ainsi empiler des tables ou des lits pour créer un escalier ou un pont improvisés (un peu comme on “collait” des planches ensemble dans TOTK afin de fabriquer d’immenses passerelles !), voire carrément copier un cube d’eau pour en faire des colonnes fonctionnant comme des ascenseurs !
Plus fort encore, elle peut aussi cloner les monstres rencontrés, qui se comportent alors comme des familiers ! Ils combattent donc à ses côtés, mais elle peut aussi mettre à profit leur spécificité : un monstre ailé deviendra ainsi un parapente et une araignée lui servira à produire des “lianes” pour traverser des précipices !
Les possibilités sont… infinies, ou presque ! Trampolines, caisses en bois, rochers, boules garnies de pointes, arbres en pot, canons, panneaux… à vous de les utiliser pour vous défendre, explorer et avancer dans l’aventure !
Une aventure “en kit”, dont vous devenez l’artisan, comme un ou une level designer en herbe !
En fait, cette bande-annonce de présentation laisse supposer que l’on pourrait même cloner des personnages (PNJ), comme ce Papi qui se met soudainement à virevolter dans tous les sens en mode maître de kung-fu !
Personnellement, j’apprécie énormément cette nouvelle approche DIY (Do It Yourself) et la liberté d’expression que nous offrent ces nouveaux outils proposés par les équipes Nintendo dans les derniers jeux Zelda.
Mais je comprends aussi la réticence de celles et ceux qui y voient là une distraction.
Des voix au timbre empreint d’inquiétude s’étaient en effet faites entendre à la sortie de Tears of the Kingdom et ne manqueront pas de s’élever à nouveau avec Echoes of Wisdom.
Lorsque l’on peut investir le monde imaginaire exploré de nos propres créations (souvent bancales, il faut bien l’admettre !)... Lorsque le Royaume d’Hyrule passe du statut de “terres d’aventures” à celui de “terrain d’expérimentation”… on prend quelque part le risque de le “vider” d’une partie de sa magie, non ?
Il peut s’avérer difficile d’être à la fois un apprenti level designer et un aventurier pur jus immergé dans sa quête.
Pour moi, qui ai été emporté par Tears of the Kingdom, la question ne se pose pas vraiment. Je vois dans cette refonte de la franchise Zelda un renforcement et une plus grande liberté d’approche de la partie “puzzle” qui a toujours fait partie de l’ADN de la saga… Mais aussi un immense souffle de liberté !
Et vous ?
N’hésitez pas à développer votre avis dans les commentaires ci-dessous ! Je suis curieux de connaître votre position sur le sujet et vos attentes quant au futur de la série The Legend of Zelda !
PS: Toutes les images illustrant cet article sont issues de la page Nintendo officielle de The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom et de celle de The Legend of Zelda: Link’s Awakening. La capture d’écran de The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom a été réalisée par mes soins à partir d’une version commerciale du jeu.
La série Zelda était avant tout de grands moments partagés en famille, avec mes parents et mes frères et sœur. Puis maintenant avec mon épouse et nos enfants.
Nous adorons être surpris à chaque épisode, les nouvelles énigmes, le nouveau gameplay, les nouveau personnages.
Ce vent de fraîcheur à chaque itération c'est comme la surprise d'un paquet mystère sous le sapin.
Donc oui, mille fois oui, pour la prise de risque de Nintendo avec cette approche DIY. 😁
Merci pour l'article Thierry
J'avoue que j'ai du mal à rentrer dans Tears of the Kingdom -- alors que j'avais adoré Breath of the Wild -- justement à cause de cet aspect DIY. Mais c'est peut-être également parce que j'ai fait BotW tardivement, et donc son ombre est encore trop présente. Je redonnerai à TotK sa chance plus tard, quand les souvenirs de BotW seront un peu estompés.
Mais ça me rappelle un peu ce que j'ai ressenti sur Fallout 4 : le besoin de crafter sans arrêt, de collecter des matières premières pour bricoler des objets, me sortait de l'aventure (bien sûr, Fallout 4 avait beaucoup d'autres problèmes, à commencer par une histoire inintéressante au possible...).
Cela étant dit, une vénérable série comme Zelda a raison d'essayer de nouvelles approches et de tenter de nouvelles choses.