Un chat dans un mecha
Un petit jeu pour les fêtes ? Avant Stray et Little Kitty, Big City, un autre chat avait fait parler de lui… Celui de Gato Roboto, le félin qui roulait des mécaniques !
Et si Samus Aran était un chat ? Et même pas un chat exceptionnel. Non, juste un chat normal, avec une seule vie et tout…
Gato Roboto est sorti en 2019. Et si j’en parle aujourd’hui, c’est que je viens de le récupérer - et de le finir - dans The doinksoft Collection. Cette compilation est sortie en boîte à la toute fin de l’été et comprend les 3 jeux du studio doinksoft : Gato Roboto, Gunbrella et Demon Throttle.
Mais nous reviendrons plus tard sur le studio de développement doinksoft, parlons d’abord du jeu !
Deux choses sautent immédiatement aux yeux lorsque l’on prend en main Gato Roboto : c’est un hommage très clair à Metroid et les graphismes du jeu sont en noir & blanc !
D’emblée, les créateurs abattent leurs cartes pour révéler la quinte royale de la nostalgie :
une esthétique rétro (pixel art ET monochrome)
un gameplay éprouvé et adoré
un twist kawaï
un hommage à un jeu culte
et le jeu culte en question est signé Nintendo ! (avouez que c’est souvent le cas)
Personnellement j’ai découvert Gato Roboto quelques jours après sa sortie, à l’occasion du tout premier BitSummit auquel j’ai participé en arrivant au Japon. Son esthétique pixel, son chat mecha, ainsi que l’évidence de l’hommage à Metroid ont immédiatement attiré mon attention.
Malgré sa découverte en 2019, Gato Roboto n’a pas immédiatement atterri entre mes mains pour simplement se hisser, tel un chat dans un arbre (😬), tout en haut de ma pile of shame mentale.
Cinq ans plus tard, je secoue donc l’arbre du temps pour attraper au vol ce petit chat bien maladroit. Parce que si l’on se retrouve esseulé sur cette planète à mitrailler du monstres (et des grenouilles… beaucoup de grenouilles !), c’est entièrement la faute du petit félin. Il a marché sur le clavier de contrôle du vaisseau, provoquant ainsi son crash !
Mais comme vous l’aurez remarqué, il est bien trop mignon pour qu’on puisse lui en vouloir longtemps.
Le pilote, coincé dans les décombres du vaisseau, envoie donc son petit compagnon en double mission de sauvetage. Il avait en effet capté un étrange signal de détresse en provenance de la planète, et tout particulièrement d’une station de recherches censée être abandonnée…
Kiki (c’est son nom) part donc à la recherche du mecha de sécurité pilotable présent dans la station. Pendant toute l’aventure, le pilote blessé communiquera avec son chat par l’intermédiaire de son collier, pour nous offrir de petits moments non sensiques non dénués de charme.
La jouabilité est double, comme dans la géniale série Titanfall ou le Metal Warriors de la SNES, puisque vous pouvez à tout moment sortir du mecha pour vous déplacer “à pattes”.
Lorsqu’il est sans son armure, le chat meurt au premier contact avec un ennemi ou un quelconque danger, mais il peut se faufiler dans des passages autrement inaccessibles ; grimper aux murs ; et malgré une réticence initiale, il s’avère aussi capable de nager ! Alors que le mecha craint l’eau…
A l’intérieur du mecha, notre héros à quatre pattes devient bipède et une véritable machine de guerre. Il peut sauter, tirer, et même gagner en puissance en découvrant des upgrades que les fans de la série Metroid reconnaîtront sans mal.
Et je trouve que ces emprunts à la saga Nintendo participent au charme de Gato Roboto.
Chaque nouveau clin d’oeil, à l’image des nombreux filtres de couleurs que l’on débloque dans le jeu, teinte l’expérience d’une nouvelle touche de nostalgie empreinte de malice, comme twistée par les moustaches de Kiki ! Gato Roboto se joue ainsi avec humour de son héritage, tout en le respectant avec un amour évident.
Car la nostalgie a ses limites, et ce sont celles du gameplay ! Si le jeu n’était pas agréable à prendre en main, rien ne fonctionnerait, nostalgie comprise. Et là c’est un vrai plaisir d’explorer cette base souterraine, avec juste la pointe de challenge nécessaire.
Déjà, il faudra apprendre à maîtriser les contrôles du chat tout seul ; agile, mais un poil rigide dans ses sauts.
Ensuite, certains boss requièrent un peu de patience, le temps d’apprendre leurs patterns et de maîtriser une palette de mouvements de plus en plus riche.
Si l’écran de jeu oscille ainsi, c’est pour représenter la chaleur intense de ce niveau, qui empêche d’ailleurs notre petit chat de sortir de son mecha !
Mais l’une des autres grandes qualités de Gato Roboto, c’est qu’il a conscience qu’une partie de sa force réside dans sa concision.
Vendu 7 euros plein pot (mais il est régulièrement en promo), le jeu se termine en 3-4 heures, auxquelles vous pouvez rajouter une heure ou deux pour le finir à 100%1.
Comme Castaway cette année, et de plus en plus de jeux indés (à l’image de Mouthwashing récemment, qui fait énormément parler depuis sa sortie sur PC), les expériences de jeu courtes se multiplient.
En 2019, Gato Roboto prenait ainsi le relais d’un autre jeu en noir & blanc : Minit (2018), qui transformait même son temps de jeu express en boucle de gameplay !
Moins inventif que Minit, Gato Roboto est aussi un premier jeu. Celui d’un trio de jeunes développeurs : Britt Brady (directeur créatif), Cullen Dwyer (réalisateur) et Joseph Bourgeois (programmeur). Comme c’est souvent le cas, ils se sont rencontrés grâce à une game jam et via les réseaux sociaux.
Dans une petite vidéo making of réalisée par Devolver Digital pour la sortie de Gunbrella, les développeurs sont très honnêtes sur le fait que de nombreux choix de design (le chat, le noir & blanc) ont été effectués pour de pures raisons marketing. La viralité du chat sur les réseaux en fait un véritable aimant à “likes” !
Pour l’anecdote, l’équipe doinksoft est également derrière la compilation Devolver Bootleg, sortie pour l’E3 2019. Huit rip-offs (copies illicites) de titres Devolver Digital, aux noms délicieux, comme Hotline Milwaukee, Ape Out Jr. ou encore… Catsylvania !
Avec un tel sens de l’auto-dérision, rien d’étonnant à ce que doinksoft et Devolver Digital s’entendent aussi bien. Au point que le célèbre éditeur de jeux indépendants sortira tous les jeux doinksoft, avant d’acquérir le studio basé à Portland en 2023.
Gato Roboto reflète bien la décontraction, l’humour et la générosité de ses créateurs. En plus d’être un “bon petit jeu pour les fêtes”, comme je le disais en intro, il m’apparaît désormais comme étant une excellente mise en bouche à un Metroidvania plus long. Comme Gunbrella par exemple ! Rendez-vous en 2025 pour ce dernier et d’autres Metroidvania !
Ma prochaine et dernière newsletter de l’année sera dédiée au numéro 50 du podcast Pixel Bento 🎉.
J’en profite pour vous souhaiter, à toutes et à tous, de joyeuses fêtes de la part de toute l’équipe !
PS: Toutes les captures d’écran et les vidéos du jeu Gato Roboto illustrant cet article ont été réalisées par mes soins à partir d’une version commerciale Switch, issue de The doinksoft Collection. L’image de Catsylvania est tirée de la page Steam du jeu Devolver Bootleg. Enfin, je vous encourage à regarder la vidéo Behind the Schemes | Gunbrella with Doinksoft pour en savoir plus sur le studio doinksoft et ses excellents jeux.
Attention ! Lorsqu’un message vous avertit que vous venez d’atteindre un point de non retour, ce n’est pas une blague ! Une fois Gato Roboto terminé, une petite surprise vous attend en relançant votre sauvegarde, et il ne sera pas possible de collecter les derniers bonus manquants comme dans la plupart des jeux. Ceci dit, c’est juste pour avoir un petit “100%” à côté de la save, la fin ne change pas !
Une merveille de petit jeu.
J'avais adoré. (Vive les jeux courts)
À noter que les illustrations et le logo ont été réalisés par notre Guillaume Singelin national. Un spécialiste de la mignonnerie.
On ne compte plus les chefs d'oeuvres qu'il a sorti mais si ce n'est déjà fait, un conseil de lecture :
Sa dernière BD sortie, Frontier. Un récit de SF suivant les vies de 3 personnages. Un Space opéra intimiste sur des sujets d'actualité. Une baffe graphique.
À ne pas manquer.
Son prochain projet arrive bientôt et ce sera un super sentai, Shin zero !
Passe de bonnes fêtes mister.
Tu le passes au Japon ?
Merci pour cette actu 2024, très diverse dans tes choix et recos. C’était un plaisir d’avoir la ptite newsletter du Vendredi. T’as tenu le rythme, chapeau à toi. Vivement le dernier podcast de l’année.
En route pour 2025. 😀