BitSummit 2024 : Kyoto sur un nuage de pixels !
Mes impressions à chaud à l’issue de la première journée du salon du jeu indépendant qui se tient comme chaque été dans le Kansai.
Cette année, le BitSummit ouvre ses portes en grande pompe avec non pas un étage, mais deux (!) consacrés aux jeux indépendants.
Étudiants ; développeurs solo ; jeunes studios ou structures en devenir ; boutiques de goodies ; éditeurs de renom comme Devolver Digital, Spike Chunsoft, Inti Creates ou Shueisha Games ; ainsi que des géants tels que PlayStation et Nintendo avec leurs pavillons indies ; tous se partagent des espaces aux tailles très variées, même si la simple table reste la plus commune !
Ici, point de démesure à la Tokyo Game Show, mais un salon “à taille humaine” comme on dit, où l’on flâne entre les tables jusqu’à ce qu’un écran capte notre regard et que l’on se retrouve le sourire aux lèvres avec une manette entre les mains.
Alors évidemment, pas question ici de vous proposer un tour exhaustif du salon, loin de là ! Mais plutôt un petit vagabondage sous le signe… du pixel ! Les cinq jeux que j’ai sélectionné pour cet article - qui est un avant-goût au podcast Pixel Bento à venir prochainement, que l’on prépare avec Marc et Axel ! - adoptent en effet TOUS une esthétique Pixel Art.
Forestrike, l’art du combat par la pensée !
J’ADORE les films d’arts martiaux ! Et ce depuis qu’un camarade de classe a ramené en cours d’anglais La Fureur du Dragon (ne me demandez pas pourquoi) et que j’ai ainsi découvert Bruce Lee au collège, en classe ! Alors évidemment, lorsque le cinéma de Hong Kong (Jackie Chan, Samo Hung, Yuen Biao, Jet Li, Chiu Man-cheuk, Donnie Yen, Stephen Chow, Tsui Hark…) a littéralement explosé en France grâce notamment à HK Magazine, j’étais aux premières loges.
En 2002, au coeur de la vague esthétisante post-Tigre et Dragon, le film Hero de Zhang Yimou confrontait Jet Li et Donnie Yen dans un combat assez mémorable, qui se déroulait uniquement dans l’esprit des deux guerriers.
Forestrike, c’est ça : un jeu de combat à la sauce roguelite, où chaque confrontation est d’abord cérébrale et se joue sur la notion d’anticipation…
D’après Thomas Olsson, l’un des artisans derrière le jeu, qui vit à Kyoto et à qui l’on doit déjà l’excellent Olija, Forestrike c’est 70% de puzzle et 30% de combat !
Sous l’oeil inquisiteur d’un des “maîtres” du jeu, on avance d’un décor à un autre pour se confronter à des situations sans cesse changeantes où l’on doit “lire” ses adversaires avant d’attaquer.
Chaque ennemi possède en effet un style bien à lui… Certains privilégient les attaques à distance, d’autres font la tortue, tandis qu’une poignée chercheront la contre-attaque éclair ! D’autres encore fonceront dans le tas, quitte à défoncer leurs potes au passage, ce qui peut nous être utile !
On peut ainsi “jouer” le combat dans son esprit pour tenter différentes approches, et le refaire autant de fois que l’on veut avant de décider de se lancer “pour de vrai”. Mais là, il ne faudra pas se rater ! Un jeu entre survie et la recherche de l’enchaînement ultime, où esquives et attaques se succèdent avec l’élégance du galet ricochant sur l’eau.
Pour en savoir plus sur Forestrike, vous pouvez checker la vidéo ci-dessus, sa page officielle chez Devolver Digital, ou alors visiter la page Steam du jeu pour l’ajouter à votre wishlist (il le mérite !).
MotionRec, le pouvoir de la cassette !
En découvrant MotionRec, j’ai immédiatement pensé à ElecHead, un autre (excellent) jeu indépendant japonais dans le genre plates-formes / puzzle. Et c’est bien normal, ElecHead ayant été une source d’inspiration pour Shoma Kato (qui présentait le jeu sur le salon) et le petit studio Handsum !
On joue ainsi un petit robot qui après avoir récupéré une cassette obtient le pouvoir d’enregistrer (Rec) une séquence de mouvements longue de quelques secondes, qu’il peut par la suite déclencher où il le souhaite. Pour traverser un gouffre, il lui suffit par exemple de s’enregistrer alors qu’il emprunte une plate-forme flottante, pour ensuite “lire” ou “rejouer” la séquence afin de flotter au dessus du vide comme s’il était encore juché sur la plate-forme mouvante !
Sur ce principe bête comme chou, qui rappelle les mécaniques d’autres jeux indie comme The Misadventures of P.B. Winterbottom ou Braid, MotionRec s’amuse à créer des niveaux où il faudra faire montre d’une certaine créativité mêlée d’imagination pour espérer progresser !
Pour en savoir plus sur ce jeu prévu pour 2025 sur PC et Switch, vous pouvez aller jeter un oeil à son site officiel ou à sa page officielle Steam !
Last Standing, un jeu où l’on martyrise le clavier !
Lui, impossible de le louper !
Avec sa direction artistique 100% pixel art assez unique et ses flamboyantes animations qui transforment chaque coup en un feu d’artifices de pixels, on reconnaît immédiatement le travail du développeur solo japonais Nao. On lui doit en effet le très étonnant Ninja or Die dont on a parlé à de multiples reprises dans le podcast Pixel Bento lors de nos précédentes couvertures du BitSummit et du Tokyo Game Show.
Comme son prédécesseur, Last Standing ne fait pas dans la dentelle !
L’hémoglobine pixelisée jaillit avec une effusion rare, tandis que les ennemis se ruent sur nous - seul survivant sur le champ de bataille ! - de part et d’autre de l’écran. Mais là où le jeu se distingue vraiment, c’est via son système de contrôle. On attaque en effet en plaçant la paume tout entière de nos mains sur le clavier afin d’attaquer à gauche ou à droite, tout en appuyant comme des fous (façon Track & Field de Konami !) sur la barre Espace pour recharger nos attaques !
Un système de jeu très étonnant, à la fois minimaliste et bourrin, qui risque de détruire plus d’un clavier pour peu que l’on s’emporte, ce qui peut vite arriver lorsque les ennemis débarquent soudainement par dizaines d’un coin de l’écran !
Fun et spectaculaire, le jeu devrait pouvoir se jouer sans clavier sur Switch, à l’aide du motion control des deux manettes Joy-Con !
Pour en savoir plus sur Last Standing, prévu pour cette fin d’année : rendez-vous sur sa page Steam ou sur le site officiel du développeur indé Nao Games !
Estique, un shoot’em up annoncé sur… Famicom !
Estique était jouable sur le BitSummit sur deux modèles différents de Twin Famicom, l’une branchée sur un écran CRT, l’autre sur un écran plat moderne.
Devinez quelle image était la plus belle ?!
La Twin Famicom est une console fabriquée par Sharp en 1986 tout ce qu’il y a de plus officielle, qui combine la Famicom (soit la NES japonaise) et le Disk System de Nintendo !
Estique est donc un shoot’em up Famicom qui se distingue par la possibilité de switcher entre deux formes (un mecha et un vaisseau), mais aussi par la qualité de ses graphismes 8-bit et la fluidité de son scrolling horizontal malgré la taille des boss et le nombre d’ennemis / projectiles affichés à l’écran.
Le développement du jeu est toujours en cours et le studio Cat Hui Trading estime qu’ils en sont à 75-80%... Les cartouches NES et Famicom du jeu seront fabriquées par une compagnie française (!) : Broke Studio.
Et on termine cet article avec un petit mot sur le tout nouveau jeu du développeur français Christophe Galati, qui a fait le déplacement jusqu’à Kyoto, et à qui l’on doit le jeu de plates-formes au look Game Boy : Save me Mr Tako !
Rassurez-vous ! Le nouveau jeu de Christophe propose toujours d’adorables petits poulpes, même si ce ne sont plus “que” des personnages secondaires !
Développé par une petite équipe de 5-6 personnes, Tako no Himitsu : Ocean of Secrets est un action-RPG aux graphismes inspirés par la GBA, actuellement en pleine campagne de financement participatif ! Ce qui veut dire que vous pouvez dès maintenant soutenir le projet en le “backant” sur Kickstarter, et essayer la longue démo du jeu disponible sur sa page Steam !
Si comme moi vous avez un faible pour les petits poulpes de pixels, sachez que Tako no Himitsu proposera d’entraîner des poulpes aux pouvoirs magiques uniques à côté d’une fontaine spéciale inspirée du Jardin Chao de Sonic Adventure !
Pour en savoir plus, ne manquez pas de regarder la vidéo créée pour la campagne Kickstarter du jeu !
Voilà !
Cette balade rapide entre les allées du BitSummit juché sur un petit nuage de pixels touche à sa fin ! On se retrouve très vite pour une plongée plus complète avec Marc et Axel dans un prochain Pixel Bento spécial BitSummit, avec plein d’autres jeux et quelques surprises en réserve !
Très sympa Tako no Himitsu : Ocean of Secrets, je vais essayer la démo :-)
Merci de partager tes impressions à chaud !