Pour la même raison que j’ai créé le podcast Pixel Bento en 2019 avec mes amis Axel, Marc et Nicolas peu de temps après m’être installé au Japon. Pour la même raison que j’ai commencé à écrire sur le jeu vidéo dès que j’ai découvert et avidement dévoré chaque mois mes premiers magazines de la presse spécialisée JV, comme MSX News (renommé plus tard Micro News), Tilt, Joystick ou encore Génération 4, dont j’intégrerais la rédaction en 1994. Pour la même raison que j’ai rejoint Game One en 2002, pour me retrouver devant la caméra mais surtout découvrir et me passionner pour un nouveau type de travail en équipe (avec l’indispensable trio : cadreur, monteur, ingé son), puis Nolife en 2008, et bien d’autres rédactions en presse papier, TV et Internet… Pour la même raison, toujours, que j’ai rejoint l’équipe éditoriale d’Ubisoft en 2015 pour accompagner les équipes de développement dans la création des fondations de leurs mondes ouverts. Bref, pour la simple raison que je suis un insatiable curieux, qui a viscéralement besoin de partager et d’échanger sur les choses qu’il aime.



Regarder un film; jouer à un jeu vidéo; lire un livre, un manga, un comic book, un article sur un sujet qui me passionne; découvrir une exposition, un salon, un-e artiste… Tout cela me rend heureux. Toutes ces choses sont importantes. Essentielles même… Être embarqué, absorbé, surpris, époustouflé, voire même renversé émotionnellement et intellectuellement par une œuvre, quelle que soit sa forme, est une sensation unique, l’une des plus belles choses qui soit dans la vie. Il est donc nécessaire d’en parler autour de soi non ? Partager une découverte, un coup de cœur; échanger sur le sujet; confronter son avis à celui d’autres passionné-es… Pendant des années ma culture s’est curieusement forgée sur un champ de bataille sémantique (prenant souvent la forme d’une rédaction ou d’un cercle d’amis) où chaque objet culturel était testé à l’épreuve du débat, de la vanne, et du bras de fer analytique. Mais le temps et les rencontres ont atténué le côté belligérant et un rien épuisant de cette approche. Aujourd’hui, c’est le partage qui importe. Récemment par le biais de Pixel Bento, mais surtout de l’écriture, exercice séminal en soit, qui a toujours précédé et accompagné les autres formes de partage (vidéo et audio). Il ne faudra donc pas s’étonner du fait que cette newsletter développe des sujets abordés dans le podcast.



Au-delà des intentions, écrire est aussi mon instrument de musique. Bien incapable de sortir la moindre mélodie d’un quelconque instrument, l’écriture est pour moi un bon substitut. L’ordonnance des phrases, l’agencement des mots tout comme celui des idées, rendre le tout agréable “à l’oreille”, afin d’y glisser une idée toute simple : “hey, tu devrais peut-être jouer à ce jeu (lire cet ouvrage, etc.)... c’est franchement pas mal”. Si faire découvrir et transmettre sont les raisons principales pour lesquelles j’ai commencé à écrire de manière professionnelle au début des années 90, écrire est encore aujourd’hui un plaisir autant qu’un exercice quasi introspectif me permettant d’agencer mes pensées, de développer mes idées et de les “tester”. Entre “avoir une idée en tête” et la “poser sur le papier”, un monde existe. Un monde saturé d’arguments et de possibilités, que le papier (Google Drive en fait) capte comme une espèce d’improbable cerf-volant doté de conscience. Attendez-vous donc à ce que ce Bento de textes ne se limite pas à des critiques, mais comporte également des tranches de vie, des billets d’humeur et bien d’autres choses. Cette newsletter est aussi pour moi l’opportunité d’expérimenter et un terrain de jeu.
J’espère qu’en la découvrant vous aurez vous aussi envie de la partager et de glisser un éventuel : “hey, tu devrais lire cette newsletter... c’est franchement pas mal”.